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Libération

Ebola : le FMI facteur d’épidémie

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Santé publique . Selon «The Lancet», la politique d’austérité en Afrique de l’Ouest a favorisé le virus.
publié le 22 décembre 2014 à 19h46

C'est un commentaire de deux pages édifiant qu'a publié lundi The Lancet, la célèbre revue scientifique médicale britannique : oui, le Fonds monétaire international (FMI) aurait favorisé l'essor de l'épidémie Ebola en Guinée, en Sierra Leone et au Liberia. Que dit ce texte, signé par des experts du département de sociologie de l'université de Cambridge, d'Oxford, de la London School of Hygiene and Tropical Medicine et du Centre européen sur la santé dans les sociétés en transition ? Que les politiques d'austérité imposées entre 1990 et 2014 dans ces pays ont laminé les systèmes de santé.

Prescription. «Les programmes de réformes économiques» initiés par le FMI ont notamment conduit à «des réductions dans les dépenses publiques», à la «prioritisation du service de la dette» ou du «renforcement des réserves de changes». Ces plans, «extrêmement stricts» et bourrés de «conditions», ont absorbé de l'argent «qui aurait pu être orienté» vers la santé. Ces fonds auraient dû servir à payer des salaires décents, à faciliter une décentralisation efficace des systèmes de santé ou à former du personnel.

L'aggiornamento du FMI, soucieux d'incorporer dans ses prescriptions des dépenses pour la réduction de la pauvreté, a-t-il changé quelque chose sur le terrain ? Non, notent les chercheurs : «En 2013, juste avant l'éruption [d'Ebola], les trois pays ont été confrontés au