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Libération

Nucléaire : Royal refuse de «polémiquer» avec Duflot

La ministre de l'Ecologie avait estimé nécessaire de construire de nouveaux réacteurs nucléaires en France pour remplacer certaines vieilles centrales.
Ségolène Royal et Cécile Duflot à Fontaine-le-Comte le 21 août 2012. (Photo Alain Jocard. AFP)
par AFP
publié le 14 janvier 2015 à 12h07
(mis à jour le 14 janvier 2015 à 16h15)

Ségolène Royal, la ministre de l'Energie et de l'Ecologie, a estimé mercredi qu'il n'y avait pas lieu de «polémiquer» sur le nucléaire et que ses déclarations de la veille sur la contruction de nouveaux réacteurs étaient «conformes à la loi de transition énergétique». «Le gouvernement n'oppose pas les énergies les unes aux autres et pour la première fois de son histoire, la France se dote d'un mix énergétique équilibré» pour sa production d'électricité, affirme Ségolène Royal dans un communiqué.

«L'énergie nucléaire est maintenue dans ce mix, mais sa part diminue pour atteindre 50% à l'horizon 2025 dans la production d'électricité, avec une large place donnée aux énergies renouvelables», rappelle également Ségolène Royal, qui a été ouvertement critiquée mardi par les élus EE-LV après un entretien paru dans le magazine spécialisé Usine nouvelle.

L'ancienne ministre écologiste Cécile Duflot avait en effet dit «regrette[r] infiniment» les propos de Ségolène Royal, qui a estimé nécessaire mardi de construire de nouveaux réacteurs nucléaires pour remplacer certaines vieilles centrales.

«On est dans un temps de rassemblement et de gravité. Pour être franche, c'est difficile pour moi de sauter sur ce cheval-là, j'ai été comme tous les Français très ébranlée par ce qui s'est passé», a dit Cécile Duflot sur France Info après s'être longuement exprimée sur les attentats de la semaine dernière à Paris et avoir salué la gestion de l'exécutif.

Mais «après le vote de la loi sur la transition énergétique, je regrette infiniment les propos de Ségolène Royal. (...) Comme elle nous avait donné l'habitude d'être moderne sur ces sujets, je trouve cela dommage, très dommage», a poursuivi la députée de Paris, qui a évoqué une «cécité française» sur le nucléaire. Mais «pour moi, l'essentiel, la priorité, c'est que l'on vive tous en paix dans ce pays», a-t-elle insisté.

«Quand on est ministre de l'Environnement, la priorité est de développer des énergies renouvelables», a déclaré Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d'EE-LV mercredi matin lors de sa présentation des voeux à la presse.

La patronne des écologistes a dit avoir «lu une interview très passéiste» de Ségolène Royal et a rappelé que «la loi de transition énergétique telle qu'elle est en discussion aujourd'hui impose d'ici 2025 la fermeture de 20 réacteurs». «Il est pour nous impossible de revenir sur ce texte de loi et cet engagement», a-t-elle prévenu.

Ségolène Royal a estimé mardi nécessaire de construire de nouveaux réacteurs nucléaires en France pour remplacer certaines vieilles centrales, fermant ainsi la porte à une sortie de l’atome, même si le gouvernement s’est engagé à réduire la part de cette énergie dans le bouquet énergétique français.

L’accord électoral et programmatique entre le PS et EE-LV, signé en 2011, comprenait l’objectif - inscrit dans la loi sur la transition énergétique - de réduire la part du nucléaire dans la consommation finale d’électricité à 50% à l’horizon 2025, contre 75% aujourd’hui, et la fermeture de la centrale de Fessenheim, doyenne du parc nucléaire français.