Chaque mois, Libération creuse une thématique environnementale. Premier épisode : la chasse est-elle écolo-compatible ?
Quel est le point commun entre la sarcelle d'été, la bécassine des marais et le lapin de garenne ? En France, les trois sont des animaux menacés (ou quasi) de disparition. Quel est leur point commun avec le putois d'Europe, la macreuse brune et le grand tétras ? Malheureusement pour eux, ces oiseaux et mammifères, sont des gibiers, c'est-à-dire qu'ils sont tous chassables, comme le précise l'arrêté publié ce mois-ci au Journal officiel et «fixant la liste des espèces de gibier dont la chasse est autorisée».
«Pression» supplémentaire
La situation de ces animaux n'est pas marginale. En effet, si l'on s'en tient aux listes rouges des espèces menacées dressées à échéance régulière par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), à partir de critères qualitatifs et quantitatifs solides, plus d'un tiers des espèces chassables en métropole sont dans un très mauvais état de conservation, c'est-à-dire affaiblies, déclinantes ou pire, pour quelques-unes, condamnées à s'éteindre. «C'est d'abord la fragmentation des habitats [c'est-à-dire la division des espaces naturels