Chaque mois, Libération creuse une thématique environnementale. Premier épisode : la chasse est-elle écolo-compatible ?
«La société change, les chasseurs aussi», prétend sur son site la Fédération nationale des chasseurs (FNC). Soit. Alors qui sont les chasseurs en France aujourd’hui ? En s’appuyant sur les données communiquées par la fédération elle-même, Libé a dressé leur portrait-robot.
Pour la saison 2014-2015, plus de 1,1 million de personnes détenaient un permis de chasser valide en France. C'est un peu moins que la période précédente, pour laquelle la fédération avance 1,2 million de chasseurs et beaucoup moins qu'au milieu des années 70, lorsqu'on dénombrait plus de 2 millions d'adeptes. Le chasseur «type», selon une évaluation publiée en juillet 2015 par le cabinet de conseil en analyse Le Bipe pour la FNC, est, sans surprise, un homme… plus tout jeune. La fédération fait en effet état de seulement 25 000 femmes dans les rangs, autour de 2% du total, et seulement 15% des chasseurs ont moins de 34 ans quand plus de la moitié a dépassé 55 ans.
Où sont-ils ? Sur tout le territoire mais, en métropole, c'est dans la région Nouvelle-Aquitaine que l'on en trouve le plus : 209 000. Et s'ils sont dix fois moins en Corse, c'est là aussi qu'ils sont proportionnellement les plus nombreux : 6,5% de la population.
Si l'on regarde du côté de leur activité quotidienne, il apparaît que 40% des chasseurs sont retraités. Ceux qui travaillent sont essentiellement cadres ou profession libérale (39% des chasseurs «actifs» et 21% du total) mais aussi employés, ouvriers, artisans ou commerçants, et enfin agriculteurs. Chacun dépense plus de 2 000 euros en moyenne pour son activité chaque saison. Un chiffre qui ne cesse d'augmenter puisque la fédération faisait état d'un budget moyen annuel inférieur à 1 600 euros en 2006.
Quelles chasses ?
La plupart du temps, les chasseurs pratiquent leur loisir lors de chasses associatives – il existe plusieurs dizaines de milliers d'associations dédiées. Mais un chasseur sur cinq assure avoir déjà pratiqué une chasse «commerciale», c'est-à-dire payante et organisée par un établissement professionnel qui pratique souvent des lâchers d'animaux sur un territoire dans lequel il dispose d'un droit de chasse. Dans ce cas, on parle aussi de chasses «à la journée». Certains, moins nombreux (7%), se rendent aussi à l'étranger pour traquer les animaux.
La très grande majorité des chasseurs (plus de 80%) pratique la chasse «à tir», autrement dit avec un fusil ou une carabine, et notamment la chasse en battue. Plus controversées, la chasse à courre, ou les chasses dites «traditionnelles» (tendelle, glu), sont chacune pratiquées par 5 à 10% des chasseurs. Autre enseignement dévoilé par la FNC : 51% des chasseurs utilisent au moins deux types d’armes (fusil, carabine, arc…).