Ils sont méconnus, mais leur impact néfaste sur le climat n'en est pas moindre. Les gaz-F, aussi appelés gaz fluorés, ont un effet réchauffant pour l'atmosphère jusqu'à 23 000 fois supérieur au dioxyde de carbone (CO2). Mais l'Agence européenne pour l'environnement apporte une bonne nouvelle : leur consommation est en forte diminution dans l'UE. Les Etats membres dépassent même leurs engagements pris dans le cadre du protocole de Montréal.
L’annonce n’est pas anecdotique. Les gaz fluorés se retrouvent dans les systèmes de réfrigération, d’air climatisé et de pompes à chaleur. Ils sont aussi utilisés pour fabriquer des mousses, des solvants, des extincteurs et des aérosols. Les hydrofluorocarbures (HFC) sont les plus communs : ils ont inondé le marché mondial comme alternatives à d’autres gaz, les CFC, qui endommageaient, eux, la couche d’ozone.
Pour freiner le boom des HFC, l’Union européenne a mis en place en 2015 un système de quotas, avec pour objectif de réduire les émissions de deux tiers par rapport à 2014. Petit bémol, toutefois : 2014 a connu un gros pic de la consommation en prévision de leur mise en place.
Mais cette nouvelle politique porte déjà ses fruits. En 2018, la consommation de HFC a chuté de 38 % en Europe, et était 46 % plus basse que la cible fixée par le protocole de Montréal pour 2019. D’ici le milieu du siècle, l’UE espère ainsi réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 5 gigatonnes. Sur le sol européen, la production a baissé de 28 % et les importations de 7 % par rapport à 2017.
Sans surprise, l’imposition des quotas a vu l’émergence d’un marché noir pour ces produits. Exemple parmi d’autres, les 5 et 6 février, l’Office européen de lutte antifraude (Olaf) a annoncé avoir saisi, avec les douanes italiennes, 12,5 tonnes de gaz HFC illégales transportées dans des bonbonnes en Lombardie. L’Olaf a alors décidé de faire de la lutte contre ce trafic une de ses priorités.