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CHRONIQUE «LE FIL VERT»

«Je rêve d’un logo avec le bilan carbone du transport de tout ce qu’on achète»

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Après avoir dessiné pendant longtemps pour la compétition, l'architecte naval Marc Van Peteghem veut remettre la marine commerciale à la voile.
Vue d'artiste du cargo à voiles «Canopée» qui transportera les éléments de la fusée Ariane 6 jusqu'en Guyane. (Image Realnum/VPLP-Zephyr&Borée-Jifmar)
publié le 9 mars 2020 à 6h34

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Depuis plus de trente ans, l'architecte naval Marc Van Peteghem et son agence VPLP dessinent les multicoques des plus grands vainqueurs des courses au large, mais aussi des yachts pour milliardaires ou des bateaux-ambulances au Bangladesh. Humaniste, engagé, l'homme s'est désormais lancé dans un autre défi : remettre la marine commerciale à la voile, alors que le transport international contribue à 2% à 3% des émissions d'origine anthropique de CO2 au niveau mondial. Son projet Canopée, un cargo muni de quatre ailes, transportera la fusée Ariane 6 vers la Guyane.

Quand avez-vous décidé de mettre des ailes sur un cargo ?

En 2010, notre bateau a gagné la Coupe de l'America avec une aile géante de 68 mètres. On a voulu adapter l'idée au transport maritime. Pour cela, il fallait un système automatisé, car la marine commerciale n'aurait pas accepté un projet qui demande des marins supplémentaires. Avec des partenaires industriels, on a développé les Oceanwings, deux ailes rigides et affalables, avec lesquelles l'Energy Observer [un catamaran à hydrogène et énergie solaire, ndlr] a déjà parcouru 6 000 milles marins. Nos ailes portent en permanence, même très près du vent. On peut les affaler en cas de tempête ou au port. La structure est en acier et en composite, l'enveloppe est en toile. On peut les installer sur des bateaux existants, ou bien les fournir à des chantiers. Et en 2019, notre projet de cargo à voiles Canopée a