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Contrairement à ce que son nom peut laisser entendre, Saâles est un village propret, charmant, sis au cœur d'un paysage vosgien idyllique. Et il y fait bon vivre… contrairement à ce que son profil peut laisser craindre : à peine plus de 800 habitants, qui ne roulent pas plus sur l'or que la commune elle-même, une situation excentrée à cheval entre l'Alsace et la Lorraine, un titre peu envié de bourg bas-rhinois le plus éloigné de Strasbourg. Son dynamisme a même de quoi intriguer.
«Maire-paysan»
Jean Vogel, le «maire-paysan» de Saâles (il cultive myrtilles, framboises ou mûres), termine ces jours-ci son quatrième et dernier mandat. Dans un récit prenant, inspirant (1), il raconte comment il s'est battu ces vingt-cinq dernières années pour développer le village. Ici, à 560 mètres d'altitude, les mots «durable», «écologique» ou «solidaire» ne sont pas un slogan, mais une réalité quotidienne. L'homme, ingénieur agricole de formation, qui a vécu plusieurs années en Afrique, est doté d'un joli instinct politique, au sens noble du terme. Il mobilise les bonnes volontés, écoute, délègue, informe, se montre pragmatique, ne lâche rien, même quand il est confronté à la condescendance, au mépris, au silence des «grands élus» régionaux ou nationaux.
D'une plume alerte, parfois pleine d'humour, Jean Vogel décrit avec force détails plusieurs épisodes épiques. Comme cette «saga des éoliennes»