Menu
Libération
Le fil vert

Coup de chaud en Antarctique : plongée dans un laboratoire

Article réservé aux abonnés
L'écrivain et océanographe Sylvain Ouillon nous balade dans les couloirs de son laboratoire toulousain, à la rencontre de trois chercheuses, pour comprendre de l'intérieur la fabrique de la science. Troisième épisode dans l'océan Austral.
Iceberg en Antartique. (Marie Hickman/Photo Marie Hickman.Getty )
par Sylvain Ouillon
publié le 10 avril 2020 à 6h00

Tous les jours,

, le rendez-vous environnement de

Libération

.

Sylvain Ouillon est océanographe au Laboratoire d'études en géophysique et océanographie spatiales (Legos), à Toulouse, et auteur du roman les Jours (Gallimard, 2019). Cet article, décliné en trois parties (une par semaine), a été écrit dans le cadre du Libé des écrivains.

Comment évolueront les masses d'eaux plus chaudes ou plus froides au voisinage de l'Antarctique et du Groenland ? Qu'en résultera-t-il sur la contribution de ces régions glacées à la montée du niveau de la mer dans cinquante ou cent ans ? Il n'en fallait pas plus pour que je frappe à une troisième porte du Legos et que j'interroge Rosemary Morrow, physicienne de l'Observatoire, spécialiste des courants et de l'océan Austral.

«Oui, les mesures que nous réalisons régulièrement depuis vingt-cinq ans montrent des changements notables de la température de l'océan autour de l'Antarctique, explique-t-elle. Du côté Ouest, vers la péninsule Antarctique et la mer de Ross, les eaux sont plus chaudes de la surface au fond – c'est sur cette zone, au bout de la péninsule, que les courants arrivent au plus près de la côte. C'est là qu'a été mesurée une température de l'air de 20° C cette année, et c'est là aussi que la fonte de la glace s'accélère et provoque l'accélérati