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L’élevage intensif, accélérateur de zoonoses

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Extensification, transport, homogénéisation génétique, mauvais usage des antibiotiques… Certaines pratiques peuvent entraîner des effets en cascade néfastes pour la biodiversité, la santé animale et humaine.
Elevage de dindes dans une ferme de l'Illinois en 2019. (Bloomberg/Photo Daniel Acker Bloomberg. Getty Images)
publié le 30 avril 2020 à 11h59
(mis à jour le 14 mai 2020 à 8h37)

Chaque mois, Libération creuse une thématique environnementale. Après la chasse et le ski, troisième épisode, pourquoi préserver la biodiversité, c'est préserver notre santé.

Dans les années 90, en Inde, le ciel s'est peu à peu vidé de ses vautours. En cause, un drôle de mal qui plongeait les charognards dans un état léthargique jusqu'à les faire tomber raides morts. Ainsi, en quelques années, les scientifiques ont estimé que 95% des populations de trois des espèces de vautours du sous-continent avaient été décimées. Au point de considérer, une décennie plus tard, que ces oiseaux auparavant communs étaient en danger critique d'extinction. Mais cette hécatombe, outre son incidence écologique, a également eu d'importantes conséquences sanitaires. De fait, avec la disparition des oiseaux nécrophages, les cadavres de vaches sacrées ont pourri à l'air libre sur les routes indiennes, laissant les charognards opportunistes, comme les chiens errants ou domestiques, en profiter. Or les canidés, vecteurs de la rage, se sont multipliés, renforçant au passage l'épidémie alors responsable d'environ 20 000 morts par an dans le pays.

Quel rapport avec l'élevage ? Eh bien il s'est avéré que l'étrange mal des vautours n'