Chaque mois, Libération creuse une thématique environnementale. Après la chasse est-elle écolocompatible et le ski survivra-t-il au bouleversement climatique, troisième épisode, pourquoi préserver la biodiversité c'est préserver notre santé.
La biodiversité commence dans notre corps. Sur notre peau, dans notre bouche et, évidemment, dans nos intestins vit un ensemble de micro-organismes appelé le microbiote. Ce microbiote nous constitue tout autant que nos gènes. Forcément, il passionne les chercheurs. «Il est très sensible à notre environnement. Il ressent tous nos changements d'habitude de vie : alimentation, pollution, activité physique, stress», explique Julien Diana, directeur de recherche à l'Inserm.
Son influence dans certaines pathologies est déjà avérée. «Dans 75% des cas, une obésité sévère est associée à une faible biodiversité dans le microbiote. A poids du patient égal, une plus faible biodiversité du microbiote est associée avec un état général moins bon», affirme Karine Clément, médecin et directrice d'une unité Inserm en nutrition.
C'est une révolution conceptuelle. L'individu n'est pas un être unique, il est le résultat des interactions entre plus de 300 espèces.
Une nouvelle médecine ?
L'identification de nos camarades microbiens a commencé en 2008, sous l'impulsion de Dusko Ehrlich à l'Inra. «Après le séquençage du génome humain en 2000, je me suis dit qu'il fallait utiliser l