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Chronique «Le fil vert»

Mobilités douces : «Peu de villes vous permettent de marcher cinq kilomètres de suite»

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Pour Sonia Lavadinho, anthropologue et sociologue urbaine, la crise sanitaire force les villes à repenser l’aménagement et l’usage des espaces publics, au profit notamment du mode de déplacement le plus écolo qui soit : la marche.
Des promeneurs le long du canal de l'Ourcq, à Paris, le 26 avril. (Photo Philippe Lopez. AFP)
publié le 18 mai 2020 à 9h52

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Aménagement de 50 kilomètres de pistes cyclables supplémentaires, piétonnisation de rues, fermeture de la rue de Rivoli aux voitures… Jamais Paris n'aura été aussi favorable aux cyclistes et aux piétons que depuis la levée du confinement, le 11 mai. De Lille à Marseille, de New York à Barcelone, des mesures similaires ont été prises en urgence pour répondre à l'urgence sanitaire et respecter au mieux les règles de distanciation sociale tout en limitant l'usage de la voiture individuelle. La crise sanitaire actuelle a mis un coup d'accélérateur à la «marchabilité», c'est-à-dire au potentiel piétonnier des zones urbaines, analyse l'anthropologue et sociologue urbaine Sonia Lavadinho, persuadée que bon nombre d'aménagements se pérenniseront bien au-delà de la crise sanitaire.

En quoi la crise sanitaire que nous traversons est-elle favorable au développement des mobilités douces ?

Toutes les villes font face aujourd'hui à une situation délicate en termes de mobilités. Les gens vont forcément se reporter sur des modes de déplacement individuels. Soit on fait tout pour qu'ils se déplacent à pied ou à vélo, soit on ne fait rien en se disant que ça va reprendre comme avant, et ils vont se rabattre sur la voiture. Pour rendre la ville marchable ou cyclable, il ne suffit pas d'élargir les trottoirs – même si c'est vrai qu'avec l'épidémie, il est important de donner plus de place qu'av