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Les entreprises au test de la «redirection écologique»

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La sobriété, une idée en pleine croissancedossier
Une équipe de chercheurs français propose un triptyque «désinnovation, désincubation et désinvestissement», pour amener les entreprises à changer radicalement de modèle.
(Photo Emmanuel Pierrot pour Libération )
publié le 1er juin 2020 à 11h42

Chaque mois, Libération creuse une thématique environnementale. Après la chasse, le ski, et la biodiversité, quatrième épisode, la sobriété est-elle notre futur ?

Devenir plus sobre, c'est aussi renoncer. Admettre que certaines choses ne sont pas essentielles, et que d'autres sont obsolètes ou le seront dans un futur proche. Des chercheurs tentent d'appliquer cette réflexion au secteur des entreprises en organisant le passage à un modèle compatible avec les «limites planétaires» pour éviter le crash brutal de secteurs économiques. Diego Landivar, docteur en économie du développement à l'ESC Clermont et son collègue Alexandre Monnin ont eu le déclic il y a quatre ans en se promenant dans les rues de Londres, où ils se trouvaient pour un colloque sur l'anthropocène.

Limites planétaires

«Nous avons eu l'impression que deux mondes se regardaient en chiens de faïence : celui des initiatives locales et celui de la finance, de la technologie, des grands projets d'urbanisme. Dans cette capitale du capitalisme on se rend compte, comme le dit Bruno Latour, qu'on est partis vers un "hors-sol" et qu'on n'a pas d'autre choix que d'atterrir. C'est-à-dire réorienter, rediriger, aligner l'ensemble des organisations sur ce qui