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Quand un feu se déclare, ils sont en première ligne pour sauver leurs concitoyens, pourtant la santé des sapeurs-pompiers n’a longtemps pas préoccupé les autorités. Depuis quelques années, les inquiétudes sur leur exposition à des produits toxiques dangereux montent dans les casernes. Alors que la saison des incendies de forêts doit débuter début juin, Sébastien Bouvier, chargé de mission CFDT pour les SDIS (Services départementaux d’incendie et de secours), en poste à Bourg-en-Bresse dans l’Ain, et membre du groupe de travail européen sur les cancers dans la profession, relate les inquiétudes de ces collègues.
Comment est née la prise de conscience sur les dangers des feux d’incendie pour votre santé ?
Il y a une dizaine d’années, une alerte a été lancée par des collègues finlandais et suédois qui ont remarqué des taux de cancers importants dans leurs casernes, pour des types de maladies que les hommes déclarent plutôt autour de soixante ans. Chez leurs sapeurs-pompiers, on les trouvait largement autour de la cinquantaine. A partir de ce moment-là, en France, nous avons commencé, en parlant les uns avec les autres, à réaliser que beaucoup de sapeurs-pompiers sont aussi atteints de cancers, surtout de la prostate. Dans ma caserne, par exemple, deux collègues ont déclaré ces maladies aux environs de cinquante ans. Il a ensuite fallu quelques années pour que des travaux soient engagés au niveau national. Cela commençait il y a quatre ans, via le fonds national de prévention de la Caisse nationale des r