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CHRONIQUE «LE FIL VERT»

Gestion privée de l'eau : à Toulouse, la mairie noie le poisson

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Jouant sur les mots, la ville de Toulouse refuse de parler de «privatisation» au sujet des délégations de service public sur l'eau et l'assainissement. Mais comment Veolia et Suez peuvent-ils être moins chers qu'une régie publique ?
(Eduardo Ramos Castaneda/Photo Eduardo Ramos Castaneda. Getty Images )
par Stéphane Thépot, correspondant à Toulouse
publié le 4 juin 2020 à 6h29

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«J'ai tout négocié, sauf le prix», assure Pierre Trautmann dans son bureau du troisième étage du Capitole. L'adjoint au maire de Toulouse a conduit de main de maître la renégociation du contrat de délégation de service public de l'eau et de l'assainissement de la ville, étendu aux 36 autres communes de la métropole depuis le début de l'année 2020.

Les premières factures commencent à arriver dans les foyers. Première surprise : Veolia, concessionnaire depuis 30 ans du service à Toulouse, a totalement disparu sous une nouvelle marque, «eau de Toulouse métropole». Son principal concurrent, Suez, retenu par les élus en décembre 2018 pour assurer la partie assainissement pendant 12 ans, aussi. Les deux groupes se sont volontairement effacés au profit de la nouvelle dénomination, en lettres minuscules, qui retrouve l'usage des majuscules dans son logo avec cette signature en lettres capitales : «Service public».

« Posture politique»

Pour les 36 élus de gauche, minoritaires, qui avaient voté contre cette nouvelle délégation de service public, il s'agit presque d'une provocation. «Cela permet de ne pas mettre en avant des prestataires privés qui n'ont pas la cote auprès de la population», réagit François Lépineux sur Twitter. Le maire de Brax, petite commune de moins de 3 000 habitants en lisière de la forêt de Bouconne à l'ouest de l'agglomération, militait aux cotés d'un collectif associatif et syndi