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Sacs, couverts, brosses à dents ou encore barquettes alimentaires dits «compostables» se retrouvent de plus en plus dans notre quotidien. Mais que doit-on en faire ? Sont-ils vraiment dégradables même dans un petit compost de maison ?
D’abord, il ne faut pas confondre «biodégradable» et «compostable». Le premier n’est pas forcément bon à mettre au compost et aucun des deux ne doit être jeté dans la nature. Un objet compostable industriellement a une capacité à se dégrader en six mois dans un compost industriel tandis qu’un objet compostable met un an dans un compost de maison.
C’est le cas pour l’objet compostable le plus fréquent : le sac en libre-service dans les supermarchés, celui pour peser les fruits et légumes. Il est composé d’au moins 50% de matière biosourcée et d’environ 50% de matières provenant du pétrole. Très fin, il doit être obligatoirement compostable à domicile pour pouvoir être mis sur le marché. Il peut être utilisé comme sac à biodéchets dans les 150 collectivités locales qui les collectent et les acheminent vers un composteur industriel. Dans ce cas, le compostage est idéal.
Casser en morceaux
Selon un test effectué par l'Ademe, les sacs plastique et papier se dégradent efficacement si le compost respecte les bonnes pratiques : «Il faut qu'il soit bien brassé, avec un taux d'humidité convenable, un bon équilibre entre matière sèche et humide, l'atteinte de températures élevées (55°C à 70°C). Enfin, le compost doit être fermé, mais pas hermétique», explique Chloé Mahé, ingénieure à l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe), spécialisée dans le tri à la source des biodéchets. Les bonnes conditions sont plus rarement atteintes avec un compost individuel.
Mais si le vôtre est tenu d'une main de maître, vous pouvez y mettre vos objets et ustensiles compostables. Qui plus est si la température extérieure est proche des 25°C, plus propice à la montée en température et à la dégradation au sein du compost. «Si la matière est dure, il faut faire de petits morceaux car cela met plus de temps à se dégrader que la matière organique. De la même manière qu'on ne mettrait pas une bûche dans le compost, on ne met pas une brosse à dents ou des couverts en bambou entiers», précise Chloé Mahé. Cependant, attention. «Le terme "compostable" inscrit sur les emballages de nourriture à emporter en plastique peut être une simple allégation. S'il n'est pas écrit que c'est "selon la norme NF T 51-800", méfiance !» ajoute Alice Gueudet, ingénieure à l'Ademe sur la thématique plastique.
Pour éclairer le consommateur, il existe aussi le label de couleur verte «OK compost home» qui garantit que la matière va bien se dégrader dans un compost à la maison. Le label «OK compost», lui, veut dire qu’il est bon pour un compostage industriel, où il règne une température constante d’environ 60°C et qui garantit que le produit sera biodégradé à au moins 90% dans les six mois.
Si vous n'avez ni compost domestique, ni collecte de déchets alimentaires organisée par votre commune, vous pouvez toujours mettre votre barquette carton «100% compostable» dans le bac de tri sélectif. Idem pour les sacs et emballages plastiques compostables dans les villes où le tri a été étendu à tous les types de plastiques.