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Vocabulaire

Le climat à l’heure du changement linguistique

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«Urgence», «réchauffement», «crise»… Pour parler des enjeux environnementaux, scientifiques et journalistes se sont lancés dans une vaste introspection pour trouver les mots justes, sans forcément tomber d’accord.
Lors d’une marche de la jeunesse pour le climat, à Bruxelles le 31 janvier 2019. (Photo Sébastien Van Malleghem)
publié le 26 juillet 2020 à 19h01

Dans le texte de synthèse du rapport de la Convention citoyenne pour le climat, on parle de «dérèglement» ou d'«urgence climatique»… mais pas de «changement climatique». Sur ce sujet, comme sur la biodiversité et l'environnement en général, les mots ne sont pas neutres et transportent avec eux divers sens, dimensions et représentations, voire sous-entendus. Au point que le quotidien britannique The Guardian avait annoncé en mai 2019 changer son vocabulaire en matière d'environnement afin d'être plus en accord avec la réalité scientifique. Désormais, le guide de la maison recommande d'écrire notamment «crise climatique» et «urgence climatique» plutôt que «changement climatique», expression jugée «plutôt passive et douce, par sa rédactrice en chef, Katharine Viner, alors que ce dont les scientifiques parlent est une catastrophe pour l'humanité».

Le quotidien a aussi fait le choix de «global heating» au lieu de «global warming» pour parler de «réchauffement global», et préfère «faune» à «biodiversité», «populations de poissons» à «stocks de poissons» qui est une référence plu