Lentement, la conscience humaine progresse : chaque personne un tant soit peu rationnelle sait aujourd’hui qu’il faut instaurer un rapport neuf avec la nature, qui ne soit pas l’ancien productivisme prométhéen, ni une religion de la Terre ; chacun sait qu’il faut redéfinir la place des hommes et des femmes dans leur milieu naturel, comme partenaires et non comme prédateurs ; chacun sait désormais qu’il faut conclure une nouvelle alliance du vivant.
La science est formelle : un million d’espèces sont aujourd’hui menacées par l’action de l’humanité. La «liste rouge» de l’Union internationale pour la conservation de la nature évalue à 20 000 sur les 70 000 étudiées le nombre des espèces en danger. Dans un rare consensus, les experts de la biodiversité estiment que l’humanité a plus profondément modifié les écosystèmes lors des cinquante dernières années que dans toute son existence. Autrement dit, la préservation de la biodiversité est l’une des causes majeures du siècle. Comment lutter ? Par les mots, par les actes. Analyser, étudier, comprendre, grâce à la science, qui démontre jour après jour l’urgence d’une action, mais en recourant aussi à la sensibilité des artistes et des écrivains soucieux d’inventer un rapport nouveau avec notre maison naturelle ; et, tout autant, convaincre par le fait : partout en France, les expériences concrètes de développement pour et avec le vivant montrent qu’un nouveau modèle est possible dès lors que l’on prend les choses en main.
Pour ces raisons, Libération s'associe aux éditions Actes Sud et au territoire arlésien pour rechercher les voies et les moyens d'agir. Durant une semaine, le festival Agir pour le vivant réunira intellectuels, artistes, acteurs locaux et militants associatifs afin de s'atteler à cette tâche urgente pour que la Terre reste un havre pour l'humanité : imaginer de nouveaux possibles.