Chaque mois, Libération creuse une thématique environnementale. Après la chasse, le ski, la biodiversité et la sobriété, cinquième épisode : le zèle de l’Etat face aux assos écolos.
C'est la découverte de la maladie de sa mère, intoxiquée par le mercure de ses plombages dentaires, qui a orienté Inès Léraud vers l'environnement. Elle a 24 ans quand elle réunit dans sa colocation étudiante des malades qui livrent un à un l'histoire de leur errance médicale - «à la façon des alcooliques anonymes». Et elle en a 33 au moment de sa rencontre avec des agriculteurs contaminés par les pesticides et qu'elle commence à se focaliser sur l'immense coopérative agricole Triskalia. Un an après, elle s'installe en Bretagne. Là, elle produit des documentaires, notamment pour France Culture. «Son rêve.» Ironie : à la base, Inès Léraud, 39 ans aujourd'hui, n'était pas fana de journalisme, discipline qui n'explore pas assez à son goût. Mais sa plongée dans l'agro-alimentaire s'est muée en combat dévorant. Sa BD grand public sur la pollution des algues vertes s'est déjà vendue «à plus de