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décryptage

Agriculture : jusqu’où faut-il relocaliser la production ?

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Alors que les négociations sur l'avenir de la politique agricole commune européenne se poursuivent à Bruxelles cette semaine, la question de la souveraineté alimentaire est devenue centrale dans les débats, après la pandémie de la Covid-19.
(Photo Théophile Trossat pour Libération )
publié le 21 octobre 2020 à 6h26

Les gouvernements et acteurs du monde paysan pensent avoir trouvé la formule pour sauver tout à la fois l’agriculture, les conditions de vie des agriculteurs, l’alimentation et l’environnement : la «souveraineté». Tous emploient maintenant le mot magique, que ce soient les ONG comme Greenpeace, les dirigeants des Etats ou la FNSEA, le syndicat français productiviste. La crise du Covid-19 a en effet poussé beaucoup à s’interroger sur de possibles pénuries, la France important par exemple 50% de ses fruits et légumes. L’Union européenne, elle-même, achète de nombreuses denrées provenant d’autres continents, au gré des traités de libre-échange. Ce débat sur la souveraineté est au cœur des intenses négociations sur la nouvelle politique agricole commune (PAC) 2021-2027 qui agitent, cette semaine, le Parlement européen, et qui doit encore être approuvé par les Etats et la Commission européenne avant son entrée en application en 2023.

Benoît Biteau, eurodéputé EE-LV et paysan de métier, s'étrangle : «La FNSEA confond la souveraineté et la sécurité alimentaire. Elle part d'un calcul : il faut 2 000 calories par jour et nous sommes 9 milliards d'êtres humains. Les agriculteurs industriels estiment que ces calories d