Crispations, tensions, protestations : une nouvelle levée de boucliers s’est dressée ces dernières semaines contre le projet d’éoliennes en mer de la baie de Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor), un des sept projets offshore programmés au large des côtes françaises entre 2022 et 2027. Comme une flambée soudaine ayant mobilisé pêcheurs et élus, jusqu’alors plutôt discrets, face à un projet qui fait couler de l’encre depuis déjà une bonne dizaine d’années. Sur le port d’Erquy, où les petits bateaux de pêche artisanale viennent un à un, deux jours par semaine, décharger leurs sacs remplis de coquilles Saint-Jacques, après avoir dragué les fonds marins de la baie durant quarante-cinq minutes - pas une de moins, pas une de plus -, une grande banderole déployée non loin de la criée annonce la couleur : «Non, les éoliennes ne doivent pas remplacer les pêcheurs».
«Alors qu'on nous annonce le démarrage des travaux pour 2021, les gens prennent conscience de ce que ce projet représente, estime Henri Labbé, le nouveau maire d'Erquy. Jusqu'à présent, il y a eu beaucoup d'enfumage, mais on commence à y voir plus clair.» Henri Labbé est lui-même monté au créneau au printemps en s'opposant aux travaux que devait engager RTE, l'entreprise publiqu