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La batterie, voilà ce qui plombe en bonne partie l'impact environnemental des voitures électriques. Selon l'Ademe, les accumulateurs au lithium seraient responsables de près de la moitié des émissions de gaz à effet de serre (estimée à 6,57 tonnes d'équivalent CO2) liées à la fabrication de ces véhicules dits «propres» qui ne le sont en réalité qu'en phase d'usage. Or ceux-ci sont déjà plus de 200 000 à circuler sur les routes françaises et leur nombre augmente rapidement. De telle sorte que leur recyclage apparaît aujourd'hui comme une évidence, sinon une urgence.
Lors d'une audition au Sénat à l'été 2019, Christel Bories, présidente du Comité stratégique de filière «Mines et métallurgie», a estimé que la quantité de batteries à recycler chaque année en Europe atteindrait 50 000 tonnes en 2027 et 700 000 tonnes en 2035 – contre «seulement» 15 000 tonnes en 2019. Un défi de taille auquel l'Union européenne se prépare avec le développement d'un «Airbus de la batterie» regroupant sept pays, dont la France et l'Allemagne. Le recyclage en sera un volet central. Malgré le lancement de projets industriels cherchant à améliorer l'efficacité des procédés – Eramet-BASF-Suez l'automne dernier et Veolia-Solvay en septembre –, «l'Europe a pris un retard énorme sur l'Asie et surtout la Chine qu'il est urgent de rattraper», souligne Philippe Barboux. Professeur à Chimie ParisTech, il expose les enjeux