Menu
Libération
Chronique «le Fil Vert»

Où en est-on du recyclage du textile ?

Article réservé aux abonnés
Déséquilibrée par la pandémie, la filière textile française tire des leçons de la crise. Le recyclage s’impose comme une voie d’avenir pour limiter l’empreinte environnementale de cette industrie, relocaliser les activités et sortir de la dépendance aux fibres synthétiques vierges.
Centre de recyclage du Relais à Bordeaux, en janvier 2019. (GEORGES GOBET/Photo Georges Gobet. AFP)
publié le 16 novembre 2020 à 9h10

Tous les jours,

, le rendez-vous environnement de

Libération,

ainsi que

.

Le recyclage des textiles va-t-il prendre un nouvel élan après la crise du Covid-19 ? L'épidémie aura du moins révélé certaines failles dans la gestion de la fin de vie des vieux vêtements : plus de 248 000 tonnes ont été collectées en France en 2019 selon Refashion, l'éco-organisme chargé de la gestion du recyclage de la filière. Si contrairement au confinement du printemps, la collecte et l'exportation de textiles usagés à l'étranger sont (pour l'instant) maintenues, la fermeture imposée des boutiques de seconde main «déséquilibre complètement la filière», soulève Pierre Duponchel, PDG du Relais, premier opérateur de collecte et de valorisation textile en France. Et pour cause : les habits revendus dans ces enseignes – considérés par le secteur comme la «crème» – ne représentent que 5% du volume collecté, mais 30% du chiffre d'affaires.

Priorité au local

«C'est un sujet de fond que le Covid nous a malheureusement permis de faire valoir, abonde Maud Hardy, directrice de l'économie circulaire chez Refashion. Nous sommes beaucoup trop dépendants de l'export [80% des vêtements collectés en France sont envoyés en Afrique ou en Asie, notamment en Inde et au Pakistan, ndlr] et nous n'avons pas su bâtir une industrie locale de recyclage du textile et des chaussures. Toute la dynamique actuelle de la filière repose sur la réutilisa