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«Là, on pourrait produire des bobines de papier ondulé destinées à l'emballage, ici de la pâte marchande recyclée, là-bas de la ouate pour l'isolation. Il faudrait redémarrer notre chaudière biomasse [fonctionnant avec les déchets de l'usine], qui produit de l'électricité et dont le surplus est racheté. Une entreprise de transformation du carton pourrait s'installer ici, on se partagerait l'eau et l'énergie. Ce serait un bel exemple de synergie industrielle !» plaide Arnaud Dauxerre, en parcourant du doigt les 33 hectares du site devant lui. Le représentant des cadres de la papeterie de La Chapelle-Darblay, près de Rouen, a presque des allures d'agent immobilier. Il fait partie des quelques «irréductibles» encore sur place, mobilisés pour trouver un repreneur d'ici à juin 2021, faute de quoi l'usine sera démantelée.
Patrice Lefebvre, technicien de maintenance mécanique, à la papeterie La Chapelle-Darblay, le 19 novembre. Photo Jean-Pierre Sageot pour Libération
Il y a peu, l'établissement absorbait environ 300 000 tonnes annuelles de papier, magazines et journaux issus du tri sélectif des Franciliens et du Grand Ouest. Il en sortait uniquement du papier journal 100 % recyclé, procédé maison mis en place dès 1999. L'usine était la seule en France détentrice de ce savoir-faire. Mais la chute des ventes de la presse papier,