Menu
Libération
Analyse

La recherche sur la viande artificielle prend chair

Article réservé aux abonnés
Avec les nuggets de poulet de la start-up Eat Just, conçus à partir de cellules animales et autorisés à Singapour, le nouvel eldorado alimentaire sans agriculture devient de plus en plus concret. Mais soulève de nombreuses questions éthiques, sanitaires, et environnementales.
Le poulet artificiel développé par la start-up californienne Eat Just. (EAT JUST, INC/Photo Reuters)
publié le 4 décembre 2020 à 20h06

Et si les éleveurs étaient remplacés par des cultivateurs de viande ? Si, en lieu et place des bêtes paissant, des camions à bestiaux et des abattoirs, émergeaient des laboratoires, des blouses blanches et des microscopes ? Cauchemar pour certains, rêve pour d'autres, la viande de synthèse existe bel et bien depuis le premier steak haché réalisé in vitro en 2013. Mais à 250 000 euros les 140 grammes, il était alors loin de s'inviter sur les tables. Mercredi, un nouveau pas a été franchi. Un restaurant à Singapour a été autorisé à vendre de la viande de synthèse. Une première. Ses produits auront-ils bientôt leur place dans nos habitudes alimentaires ? Rien n'est moins sûr, car ils posent des questions éthiques comme environnementales.

Sérum

Les nuggets autorisés à Singapour sont la production de la start-up californienne Eat Just. Mis en vente pour un «prix similaire au poulet haut de gamme d'un restaurant chic», selon l'expression d'un porte-parole interrogé par l'AFP, ils sont conçus à partir de cellules animales et resteront surveillés par une autorité sanitaire pendant au moins vingt ans. Le principe de la viande de laboratoire est relativement simple : des cellules sont multipliées, agrégées et colorées à la betterave dans le cas de la viande rouge. La méthode la plus courante consiste à prélever des cellules souches pa