Les rivières sont riches en biodiversité et très précieuses pour les sociétés humaines, mais elles sont rarement dans un bon état écologique. Une nouvelle étude terminée l'été dernier et parue ce mercredi dans la revue Nature se veut «la première estimation complète de la fragmentation des rivières en Europe» (Belletti et al.). Portant sur 36 pays, elle démontre qu'il existe une myriade de barrières artificielles – beaucoup de petites et quelques très grandes – gênant la libre circulation de l'eau vive. Et c'est un problème pour la biodiversité. Explications.
De quoi s'agit-il ? Il n'existe pas de définition convenue des «barrières» sur lesquelles porte cette étude. Les auteurs ont donc pris en considération «toute structure bâtie qui interrompt ou modifie l'écoulement de l'eau, le transport de sédiments, ou le mouvement d'organismes». Barrages (10%), écluses, seuils (30%), vannes (1,3%), gués… fournissent de nombreux services à la société : ils sont indispensables à l'extraction de l'eau, à la production d'énergie hydroélectrique, au transport de marchandises ou plus simplement à la traversée des cours d'eau. En Europe, la plupart de ces obstacles sont destinés à contrôler le débit de l'eau, le détourner, parfois l'élever… et peuvent donc s'avérer très utiles pour éviter des inondations. D'autres, construits pour les moulins à eau, remontent parfois à plusieurs siècles