C’est un véritable havre de paix. Situés à cheval entre deux communes de l’Essonne, à une trentaine de kilomètres au sud de Paris, les lacs de Grigny et Viry-Châtillon sont un lieu privilégié pour les flâneurs qui souhaitent s’extraire du tumulte de la ville. Le lac de l’Arbalète, situé côté Grigny, est même classé espace naturel sensible (ENS) et zone naturelle d’intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF). Le site étant privilégié par certaines espèces d’oiseaux nicheurs et migrateurs que l’on peut observer depuis la rive. Seuls le fracas de la N7, qui longe une partie des lacs, ainsi que les quelques déchets venant s'échouer ici et là, viennent rappeler aux promeneurs que les alentours de cet éden de 119 hectares sont fortement urbanisés.
Or, cette urbanisation n'est pas sans conséquences sur la biodiversité du lieu. Entre les mois d'août et de décembre, trois épisodes de pollution sont venus ternir les lacs, provoquant temporairement l'arrêt des activités nautiques et de la pêche. Au grand dam des habitués. «Fin août, une large nappe blanchâtre s'est formée à la surface des lacs, raconte Jason, pêcheur et ancien garde-pêche bénévole des lacs. À ce moment-là, le niveau de l'eau était au plus bas en raison de la sécheresse et l'on se trouvait en pleine période de fermentation des herbes [cyanobactéries toxiques pour l'homme et les poissons, qui se développent lors de fortes chaleurs et absorbent l'oxygène présent], ce qui n'a pas aidé… Ce c