Ils déboulent en file indienne, une lampe de mineur au front, la démarche pataude, comme embarrassés par leurs imposants instruments de musique. Et survient, dans la grâce d'une envolée de trapèze, une ravissante contorsionniste qui perturbe et fascine cette virile harmonie.
Pour les spectateurs petits ou grands avides de sensations, c'est le début d'un formidable voyage. On sort étourdi par l'avalanche d'images de la dernière création du cirque Plume, et ragaillardi devant un tel déballage d'originalité. La griffe acérée du maître d'oeuvre, Bernard Kudlak, est là, plus inventive que jamais, ménageant l'émotion dans une succession de tableaux qui vont crescendo.
C'est qu'en douze ans le cirque Plume a fait du chemin. Originaire de Besançon, le jongleur Bernard Kudlak prend la route en fanfare par un beau jour de 1984, entraînant dans son sillage de joyeux drilles, acrobates et trapézistes... En quatre spectacles seulement, joués jusqu'à plus soif leur précédent, Toiles (1993), a ravi 265 000 spectateurs au cours de 350 représentations , le cirque Plume s'est taillé une solide réputation en France comme en Europe.
On le retrouve ces temps-ci à La Villette passage obligé des amateurs du genre avec de nouvelles têtes, pour L'harmonie est-elle municipale?, dernière création en date qui joue sur la dualité des sexes, entre attirance et échange de rôles.
Le fil conducteur, assez lâche, permet de faire le grand écart entre des numéros toujours désopilants et variés. Parmi les pl