Copi est mort il y a onze ans, le 14 décembre 1987, quelques semaines après avoir achevé sa dernière pièce, Une visite inopportune, où Cyrille, le héros malade du sida (comme lui), fête dans sa chambre d'hôpital le deuxième anniversaire de sa maladie. Le spectacle, créé en février 1988 au Théâtre de la Colline dans une mise en scène de Jorge Lavelli, dynamitait les bons sentiments compassionnels: on y trouvait du rire, des frissons, mais pas de larmes.
Un ultime pied de nez de l'auteur, comme pour annoncer qu'on ne se débarrasserait pas de lui à bon compte, et que s'il était parvenu à «se faufiler dans l'au-delà par l'un de ces trous noirs», il était tout aussi capable d'emprunter le même chemin pour revenir dans l'en-deçà. En ce mois de janvier 1999, Copi est donc de retour, simultanément en deux endroits, au Théâtre national de Chaillot, qui accueille un spectacle en deux parties (le Frigo et la Femme assise) et au TNB de Rennes qui affiche un spectacle-collage (Copi, un portrait). Une exposition venant, dans les deux cas, pimenter le rendez-vous.
Différence de génération. A Chaillot, on retrouve deux contemporains de Copi, familiers de toujours de son théâtre: Alfredo Arias et Marilu Marini. Alors qu'à Rennes, les trois jeunes gens qui s'y collent (Marcial di Fonzo Bo, Elise Vigier et Pierre Maillet) ont la trentaine tout au plus. Une différence de génération qui n'est pas sans conséquences sur la forme des spectacles.
La première étape est la plus classique