Metteur en scène et professeur à Paris-III, Jean-François Peyret explore depuis toujours des territoires où le théâtre ne s'aventure que rarement: philosophie, peinture, histoire des sciences" Ses plus récents travaux, Traité des couleurs et Faust-Histoire naturelle, l'avaient mené du côté de Goethe.
«Histoire naturelle de l'esprit» explore les rapports entre l'homme et la machine" Les rapports de la pensée et du corps nous ont amenés aux machines, qui nous ont amenés à Alan Turing, qui nous a amenés aux nouvelles technologies. Je ne pense pas que la vidéo soit simplement décorative, ni que tout théâtre doive comporter des nouvelles technologies pour être à la mode. C'est au contraire un assaut que le théâtre doit subir pour savoir s'il vit encore.
Des écrans sur le plateau de théâtre, l'acteur concurrencé par sa propre image, sa voix au micro" Qu'attendez-vous de ces confrontations?
Les nouvelles technologies sont un instrument critique ou autocritique du théâtre, un test de résistance. Elles posent vraiment la question de ce qu'est un spectacle vivant aujourd'hui. Nous avons essayé de travailler sur le naturel et l'artificiel. Quand Jeanne Balibar arrive, elle dit un premier texte au micro, puis elle le redit à l'oreille de son partenaire, en voix naturelle. Quel effet cela a-t-il sur la sensibilité du spectateur, son corps?
La dualité homme-machine n'est-elle pas déjà dépassée?
Quand on gratte un peu, les vieux fantasmes renaissent vite. Il y