Depuis Res/Persona en 2003, puis Fées et Cannibales l'an dernier, le metteur en scène David Bobee dresse le portrait sans complaisance d'une génération. Ceux-là nés au seuil des années fric et désormais trentenaires, plus portés sur la consommation que sur la révolution. Plus ramassé que les précédents spectacles, le solo Dedans dehors David s'inscrit pleinement dans la suite de ce projet. Sauf que cette fois, différence de taille, le texte n'est pas signé Ronan Chéneau, son complice de toujours - avec lequel il prépare la création de Nos enfants nous font peur quand on les croise dans la rue, prévue en février 2009 à Gennevilliers - mais Dennis Cooper.
Sans doute ces deux-là étaient-ils faits pour se rencontrer, tant la forme précise posée par le jeune metteur en scène (qui signe aussi la scénographie) offre une parfaite chambre d’écho à cette schizophrénie adolescente qui constitue depuis toujours le sujet du poète et romancier américain.
Lucidité. De Dennis Cooper, on a découvert la prose fantasmatique et dérangeante à travers les spectacles de Gisèle Vienne (I Apologize, Une belle enfant blonde, Kindertotenlieder et Jerk) qui tous décrivent la sexualité morbide de jeunes barbares au cynisme sans limite. Extrait du deuxième portrait de Closer, un recueil publié en 1989, Dedans dehors David est antérieur à tous ces textes et moins explicitement violent. Mais tout aussi effrayant dans cet