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Libération
Critique

Protest dance sud-africaine

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Performance. Le danseur Steven Cohen présente à Paris un triptyque éprouvant sur la très dure société post-apartheid.
publié le 7 novembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 7 novembre 2008 à 6h51)

On ne s’habitue pas aux spectacles ou plutôt aux interventions de Steven Cohen et de son camarade Elu. A chaque fois, c’est un choc. On aimerait qu’ils se fassent moins mal, qu’ils soient d’une certaine façon moins dans un rapport maso avec le monde. Mais on ne peut pas les refaire et c’est tant mieux.

Steven Cohen devait présenter une nouvelle création pour le Festival d'automne, Golgotha, hommage à son frère suicidé. Mais il n'a pu s'y consacrer, bloqué pour des problèmes de vertèbres. Il tenait toutefois à honorer son contrat avec Paris et il propose trois solos en remplacement. Pas des moindres, en partie répétés chez Régine Chopinot à La Rochelle et présentés aux Subsistances à Lyon. On ne ressort pas intact d'une telle expérience, qu'on aime ou non.

Etoile. Le premier solo est une dernière claque à Pétain, tourné en partie au centre d'histoire de la Résistance et de la déportation de Lyon. Steven Cohen se paie le luxe de danser devant les bureaux très administratifs de ce lieu dédié à la mémoire de ceux qui furent massacrés. Même s'il porte l'étoile juive et des cothurnes à n'en plus finir, les travailleurs de ce musée de la mémoire n'y voient que du feu. Ils le prennent pour un dingue, alors qu'il est là pour que tout cela ne tourne pas au cauchemar. Trop tard. Ce danseur et chorégraphe sud-africain a beau se tatouer l'étoile sur le crâne, il n'est qu'une pédale détraquée. On prend note.

Gêne. Le deuxième solo est tout aussi vio