L'existence de Hanokh Levin a été abrégée par la maladie. Mais nombreuses restent les preuves de son inspiration féconde. Né à Tel-Aviv en 1943, l'Israélien est mort d'un cancer à 56 ans, en août 1999. Disparu au crépuscule du XXe siècle, c'est à l'aube du XXIe qu'on a commencé, en France du moins, à inventorier de près sa production.
«Cocktail». Outre de nombreux recueils de poésie, Hanokh Levin a écrit en hébreu une cinquantaine de pièces de théâtre (les plus fameuses étant sans doute Kroum l'ectoplasme et l'Enfant rêve), en montant lui-même pas moins de 33. Après (entre autres) Stéphane Braunschweig ou François Francillac, Cécile Backès investit à son tour un auteur qui, dit-elle, la «passionne depuis dix ans, avec son curieux cocktail de comédie de mœurs et de théâtre politique sauce music-hall […] et une écriture qui conjugue la grossièreté et la grâce».
On qualifie souvent le style de Levin de grinçant et, effectivement, une truculence acerbe enrobe ce Shitz, à peu près aussi absurde et caustique que son sous-titre, «Guerre, amour et saucisson» (écho au Pain, Amour et Fantaisie de Comencini ?) le laisse présager. Fidèle à son environnement de prédilection, le dramaturge plante le décor dans une famille de gens ordinaires, dont les préoccupations non moins prosaïques (s'empiffrer, baiser, filouter…) alimentent le récit.
Le jour où la fille, plus gironde que de raison avec ses «