Ce n'est sûrement pas la dernière fois que Catherine Diverrès présente un spectacle à Rennes. Mais sa Maison du sourd, création pour le festival Mettre en scène, marque son départ de la direction du Centre chorégraphique national de Bretagne. Boris Charmatz, créateur «critique», qui a travaillé autant sur le rapport scène-salle que sur la nudité ou l'idiotie, lui succède à partir de janvier. Il devrait y proposer son musée de la danse. A suivre.
Bourrique. En attendant, Catherine Diverrès fait, une fois de plus, la sourde oreille à ceux qui voudraient définir la direction de son travail. Elle a eu souvent du mal à se faire comprendre à cause de cette obstination à ne rien voir, à ne rien entendre d'autre que ce qui venait du studio, du quotidien avec son équipe. Cela ne signifie pas une indifférence au monde, mais Diverrès est une tête de bourrique engagée depuis longtemps. Ainsi, dans les années 80, alors que beaucoup se précipitent à New York, notamment chez Cunningham, elle part au Japon pour apprendre de Kazuo Ohno. Comme le chorégraphe butô, elle devient une détentrice du secret des autres, un corps traversé par des fantômes, des beautés et des monstres.
Ame sœur. Le spectacle est en relation avec l'univers du peintre Francisco Goya, qui devint sourd. Il est issu de différents échanges avec l'Espagne, notamment une chorégraphe, Monica Valenciano, dans la perspective de l'ouverture prochaine à Madrid d'un pôle de création franco-e