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Libération
Critique

Triple passage à l’acte

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Rien qu’à Paris, trois pièces de l’auteur sont jouées ces jours-ci.
publié le 21 novembre 2008 à 10h33
(mis à jour le 21 novembre 2008 à 10h33)

ADijon hier soir, Matthias Langhoff présentait la première d'un Cabaret Hamlet. Et les Amandiers de Nanterre programment à partir d'aujourd'hui Coriolan, dans une mise en scène de Christian Schiaretti. Au moins trois autres Shakespeare sont à l'affiche en ce mois de novembre : Othello et le Songe d'une nuit d'été à l'Odéon, Mesure pour mesure à la MC 93.

Acte 1 : Othello. Des trois, le plus ambitieux. Sur le plateau, de hauts parallélépipèdes ajourés. On y voit des façades de buildings la nuit, un clin d'œil aux moucharabiés, mais aussi de vastes cartes mémoire dressées, symboles d'un monde binaire, noir et blanc comme les costumes. Othello mis en scène par Eric Vigner est un spectacle numérisé qui passe d'un extrême (trop d'emphase) à l'autre (trop de distance). Pas de nuances, des oppositions. Le couple Iago-Othello fonctionne très bien. Le premier (Michel Fau) en Matamore tout d'excès ; le second (Samir Guesmi) en bloc fragile, qui bascule d'un coup. De la fêlure, de l'obsession morbide, de la manipulation, du complexe d'infériorité, on entend tout, et sans manichéisme.

Acte 2 : Mesure pour mesure. Le duc de Vienne délègue par surprise le pouvoir à Angelo, jeune noble vertueux. Et se déguise en moine pour observer les conséquences. Au nom de la morale, Angelo se mue en monstre. Sobre, la mise en scène de Jean-Yves Ruff fait la part belle au personnage du duc, qu'interprète Jérôme Derre,