Cornucopiae est le titre du dernier spectacle de Régine Chopinot. Cela signifie «corne d'abondance». On ne sait pas vraiment pourquoi, car cette pièce, créée entre deux eaux, n'a rien de luxuriant, sauf peut-être la scénographie et les costumes de Jean-Michel Bruyère. Chopinot signe peut-être ici son départ de la direction du Centre national de La Rochelle et sa nouvelle fonction de directrice d'une compagnie indépendante qui s'appelle justement Cornucopiae. Mais d'abondance, dans ce spectacle présenté à Beaubourg avec le Théâtre de la ville et le festival d'Automne, il y a peu. Ce serait même le régime maigre, minimaliste.
Bibendum. Sur le plateau, gît un cheval biscornu, crevé, cadavéré. Les huit interprètes, dont Régine Chopinot, se livrent à une danse rituelle sans effet, reposant la plupart du temps sur des marches simples. Ils portent tous le même costume ou uniforme, qui cache les formes et les visages. Ils sont des sortes de Bibendum, la face masquée derrière des pelles.
Ça n'est pas gai du tout. D'ailleurs, Cornucopiae est la suite d'un triptyque sur la «Fin des temps», après Chair-Obscur, WHA et O.C.C.C., autant de spectacles qui ont ébranlé le public, resté sur l'image de «la Chopinette», superbranchée, très mode et divertissante, avec même, à l'époque, des tresses pour accentuer un côté Bécassine.
Aujourd'hui, elle a des cheveux on ne peut plus courts, blonds-blancs sur noir, et toujours une forme de beauté rebell