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Libération

Unfil(m) à la patte

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Horizontales. En DVD et ce soir à la Cinémathèque, un documentaire revient sur les performances de Philippe Petit, funambule hors pair, célèbre pour sa «traversée» entre les Twin Towers, en 1974.
(Philippe Petit à New York, en 2005. Reuters)
publié le 1er décembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 1er décembre 2008 à 6h51)

Le funambule (Man on Wire), de James Marsh en présence de Philippe Petit. Cinémathèque française, 51 rue de Bercy, 75012. Ce soir à 20 heures. DVD du film (Diaphana).

Beaucoup se souviennent de Philippe Petit, funambule hors pair. Il a la tête bourrée de fils et de filins, de calculs, de trajectoires, de plans. Etre funambule, ce n'est pas marcher, mais élaborer des stratégies et s'en remettre au premier pas. Ce qu'il fit lors de sa légendaire traversée des Twin Towers en 1974 : «Je pose le pied gauche sur le câble d'acier, le poids du corps repose sur la jambe droite. Je suis ancré au bâtiment. D'un côté, la masse d'une montagne ; de l'autre plein d'inconnus, les nuages. Le fil m'attend. J'entends une mouette. Les tours sourient. Le temps d'une éternité, je me confronte à l'abîme terrifiant. Et sans me prévenir, mon pied droit se colle sur le câble. Le pas, c'est irrésistible.»

Tout est comme cela chez Petit, brin d'acier, extrêmement préparé à quelques détails près et imprévisible. Le film, documentaire et thriller de quatre-vingt-dix minutes de James Marsch qui est projeté ce soir par la Cinémathèque de la danse réserve bien d'autres surprises. Parce qu'il n'est pas seulement question d'une performance mais du «crime artistique du siècle», comme on a pu le lire sur les affiches de l'époque. D'ailleurs, Philippe Petit garde tout. «Je suis comme Andy Warhol, dit-il (en regardant les bûches - «très américaines mais de très bon goût» - d'un