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Libération
Critique

«L’Omme» en l’espèce

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Théâtre. Jacques Rebotier déploie sa tétralogie au TGP de Saint-Denis. Entre satire et politique, un souriant mélange d’aphorismes, jeux de mots et chansonnettes.
publié le 5 décembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 5 décembre 2008 à 6h51)

En prologue, certains soirs, l'auteur lit son manifeste Contre les bêtes (1). Soit une suite de modestes propositions pour éradiquer de la surface, et même des profondeurs du globe, les quelque 4 800 000 autres espèces qui encombrent l'horizon des hommes. Ou plutôt des «ommes», puisque l'auteur toujours en retranche le «h». Prenez les lucioles, qui «passent leurs nuits à forniquer dans l'obscurité immense des backrooms». On ne va quand même pas pleurer leur disparition : «Les lucioles servent à rien, les lucioles foutent rien, les lucioles sont des planquées, elles pensent rien qu'à baiser, elles pensent qu'à bouffer. Vers luisants, pareil. Ils comptent un peu trop sur l'univers-providence, je dis. Les lucioles et les vers luisants, c'est pas des gagnants».

Pour les dodos, pas besoin de se fatiguer, c'est déjà fait. C'est ce que nous rappelle la Revanche du dodo,«mi-conférence, mi-opérette policière, dont le personnage principal est cet étrange volatile aujourd'hui disparu».

Mezzé. La Revanche du dodo clôt le Cycle de l'omme, une tétralogie écrite et mise en scène par Jacques Rebotier. Dont les autres épisodes (outre Contre les bêtes, De l'Omme et la Tragédie de Pluto) ont déjà vu le jour ces dernières années. Parallèlement, Rebotier publie Description de l'omme (2), une encyclopédie en 49 chapitres qui est la base littéraire des specta