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Critique

Du nord en barre

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Théâtre. Représentation à Béthune après imprégnation.
publié le 17 décembre 2008 à 6h51
(mis à jour le 17 décembre 2008 à 6h51)

«Et si je devenais étrangère?» Il y a un an, Corine Miret s'exilait en terre du nord. Invités à «faire quelque chose avec le territoire» par Thierry Roisin, qui dirige la Comédie de Béthune depuis trois ans, la jeune femme et son complice de la Revue éclair, Stéphane Olry, ont d'emblée posé les règles. La danseuse comédienne a séjourné sept semaines à Richebourg, campagne reculée du Pas-de-Calais que les locaux nomment «le bas pays d'Artois», où elle ne connaît personne. Coupée de ses attaches parisiennes, elle s'est employée à rencontrer des gens du cru au détour des soirées loto, défilé de majorettes, à la mairie, au café, à la supérette… Avec, pour seul contact extérieur, un coup de fil hebdomadaire à Stéphane Olry pour rendre compte de ses aventures.

Enquête.Au terme de ladite période, elle conviait à une fête toutes les personnes rencontrées pour leur révéler l'objet de sa mission: monter un spectacle à partir de son expérience. Ecrit dans la foulée de son retour, Un voyage d'hiver opère un juste retour des choses. Ceux qui connaissent la démarche du duo de la Revue éclair y retrouveront ce goût de l'enquête et de la méthode, le mélange de réel et de fiction, cette retenue dans l'écriture et cette sobriété dans la mise en scène qui font tout le charme de spectacles à nul autre comparables. Mais là où les précédents reposaient plutôt sur un travail d'archives, même si la question de l'intime était déjà centrale, Un