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Critique

«Entre les murs» fait école

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Théâtre. Inspirée du livre de Bégaudeau, la palme d’or est adaptée en pièce.
publié le 27 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 27 janvier 2009 à 6h51)

Après le livre et le film (Laurent Cantet), la pièce (1). De quoi suspecter François Bégaudeau de suivre un plan médias. Ne manquent plus que la comédie musicale et le remake par Hollywood pour faire d'Entre les murs, chronique d'une année scolaire racontée par un prof de collège, un objet culturel parfait, recyclable à l'infini. Le pire, c'est que la pièce est bien. Aussi intéressante pour ceux qui auraient lu/vu le livre et/ou le film, que pour ceux qui découvrent Bégaudeau.

Clins d'œil. Pourquoi ça marche ? Quand même un peu parce que l'écrivain a du talent - don d'observation, sens du détail, humour, etc. Mais aussi parce que le glissement de la salle de classe au plateau théâtral semble tout naturel. De quoi parle Entre les murs ? De «l'ordinaire» d'une classe et des rapports profs-élèves qui la régissent. Donc de jeu et de rituel, c'est-à-dire de théâtre. C'est ce qui a intéressé le metteur en scène François Wastiaux, qui évite tous les écueils et d'abord celui d'une transposition sociologique façon «théâtre vérité». Il n'a pas choisi de jeunes acteurs pour jouer les collégiens et des plus âgés pour les profs ; il n'a pas découpé son spectacle en séquences inspirées du cinéma ; il ne cherche pas une seconde à reconstituer un vrai collège, ni à copier la réalité. Au contraire, il brouille les repères.

Les neuf acteurs (Elsa Bouchain, Sarah Chaumette, Stéphanie Constantin, Sylvain Fontimpe, Michèle Foucher, Jérôme Marin, Barnabé Perrotey,