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Critique

Eclectiques, cas à part

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Danse. Le festival tapageur insiste cette année sur les identités.
publié le 29 janvier 2009 à 6h51
(mis à jour le 29 janvier 2009 à 6h51)

Le festival de danse contemporaine les Eclectiques, organisé par la Halle aux Grains de Blois, offre une programmation ludique ciblant bien ses objectifs : faire découvrir ceux qui ne peuvent tenir en place sur l'échiquier conventionnel de la chorégraphie. Les solos sont à l'honneur, révélant le rapport intime de chacun avec les modèles de représentation du corps. Philippe Ménard, jongleur qui rêvait enfant de faire valser les boules de neige dans Holiday on Ice, propose demain un solo où il travaille avec la glace. Des stalactites tombent des cintres et menacent le danseur, qui offre le spectacle d'un homme gelé. Irréprochable, et troublant quand à l'identité sexuelle.

Latifa Laâbissi, en jupette et cimier indien aux couleurs bleu, blanc, rouge, passe en revue les attitudes lors des expositions universelles, les stigmates du corps colonisé. Dans ce solo douloureux, Self portrait camouflage, elle livre en pâture le corps nu de la danseuse. Immigrée de quatrième génération, elle singe les discours politiques officiels, vahiné danseuse du ventre.

Hervé Robbe met en avant la seule force du corps dansant et présente une installation plastique que le spectateur peut investir.

Laure Bonicel fait pousser ses «mauvaises graines» et met en scène une métaphore de l'aridité. Jennifer Lacey et Nadia Lauro s'attachent à décrypter les faits et gestes de la communauté sociale des assistantes.

Cette édition du festival politique s’achève avec un flamenco épuré : Israe