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Libération
Critique

Vent frais sur Vanves

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Danse. Artdanthé multiplie les propositions novatrices.
publié le 12 février 2009 à 6h51
(mis à jour le 12 février 2009 à 6h51)

Depuis début décembre, on a pris un abonnement au Théâtre de la ville… de Vanves. La saison danse qui s’y tient a des allures de festival, où l’on débat et s’informe sur la nouvelle scène contemporaine. Pour sa onzième édition, la manifestation s’affirme comme une véritable plaque tournante. José Alfarroba, directeur de la structure, scène conventionnée pour la danse, se tient loin des querelles de chapelle, des prescriptions et des effets de mode. Pourtant, ce que l’on voit à Vanves n’est pas sans parti pris. Les récents spectacles que l’on a pu apprécier témoignent d’une discipline décomplexée, qui renoue sans en faire une priorité avec une certaine prouesse, qui explore de nouvelles techniques et qui croit ainsi à l’émergence d’une jeune génération d’auteurs.

Dans Autopsy Project, une pièce de 2007, André Gingras, Canadien de naissance qui travaille essentiellements aux Pays-Bas, ouvre les portes de sa morgue. Les six danseurs sont soumis à rude épreuve. Tantôt, ils pendent sans force comme des «Strange Fruits», des peaux mortes, abandonnés sur quelque structure métallique, tantôt, ils effectuent des sauts et des chutes de trois mètres de haut.

Crue. La technique est empruntée aux yamakasis qui, dès les années 2000, sautaient des toits en terrasse dans la banlieue parisienne. De ce sport urbain, le free running, les interprètes conservent l'adrénaline. Sous des lumières blafardes, la nudité n'est pas ici morbide, juste crue.

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