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Libération
Critique

Les Antipodes avides de sylphides

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Danse. La 9e édition du festival de Brest se consomme sans limite.
publié le 3 mars 2009 à 6h51
(mis à jour le 3 mars 2009 à 6h51)

«L'art change, parce que le réel a changé», annonçait Jacques Blanc, directeur du Quartz et du festival des arts indisciplinaires Antipodes. Il ne pouvait mieux formuler le sens de la neuvième édition d'une manifestation qui ne parvient pas à entrer dans le rang, qui déborde bien au-delà des limites imposées par la morale et ses censeurs. Ça fantasme et ça agit donc à tous les étages de l'imposante bâtisse bretonne, dans d'autres structures de la ville (la Carène, salle des musiques actuelles, le centre d'art Passerelle) ou encore à Morlaix, où le théâtre est menacé de fermeture suite à une réduction drastique des subventions.

Chauves-souris. Tout commence sur le parvis, en plein air. Un tube cylindrique rempli d'eau se dresse comme un totem, point de ralliement. Deux nageurs s'y relaient pour y composer des danses en suspens et en apnée. Noustube, conçu par l'artiste de cirque Jörg Müller, déforme les corps des intervenants et fait entrer la ville dans le décor, puisqu'elle se reflète sur le cylindre. Les corps flottants sont tout au plaisir d'avoir perdu leur appui.

La ville est aussi omniprésente dans le spectacle de Raimund Hoghe, créé pour Brest. Dans Je me souviens, avec Lorenzo de Brabandere, il se remémore ses prestations lors de précédentes éditions du festival. Du sable sur le plateau, quelques jonquilles sur les bancs des spectateurs, quelques vieux airs de Maria Callas, de Carlos Gardel ou de Dalida, le réduit ouvert sur