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Libération

Danseur du ventre

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Rond de jambe. Dans son nouveau spectacle, présenté à Lyon, Thomas Lebrun met en scène et revendique ses bourrelets sous son justaucorps.
publié le 5 mars 2009 à 6h52
(mis à jour le 5 mars 2009 à 6h52)

Il entend cela depuis près de vingt ans qu'il danse de manière professionnelle. Il l'entendait aussi lorsque, tout petit, il prenait des cours de jazz au centre social. Bref, quasiment depuis sa naissance en 1974 et ses premiers pas de danse à l'âge de 7 ans, il est le «grassouillet, le potelé, le rond, le bouboule…» Rarement «le gros», qui serait trop péjoratif à l'adresse d'un artiste chorégraphique.

Cette vie-là peut devenir très vite un enfer : «Je devais avoir dix ans, raconte Thomas Lebrun, et je dansais dans un gala, sur l'Adagio d'Albinoni. Je ne sais pourquoi on m'avait affublé de collants blancs et d'un drap bleu. Je devais être ridicule. Plus tard, j'ai dû avoir une dérogation pour entrer au conservatoire, avec obligation de régime. Pendant les concours, j'ai eu bien des déconvenues. J'ai toujours eu l'air con dans les costumes. J'ai porté par exemple un justaucorps pour la Médaille d'or. Je pesais 100 kilos. On m'a demandé de mettre une ceinture pour retenir mon ventre, sauf que je ne pouvais plus bouger. Dans un solo de variation libre, je portais un beau costume en soie noire. Il a craqué. J'ai quand même eu mon examen.»

«C'est dommage…» Des histoires comme celles-là, Thomas Lebrun en a à la pelle et c'est pour cela qu'il crée ce soir un spectacle qui aborde de front cette question de la surcharge pondérale avec quatre autres interprètes dans des rôles sur mesure de nutritionniste, de psychologue et a