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Libération
Critique

Un bel appétit de «Moineau»

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Théâtre. Autour d’un hypothétique repas, Didier Galas met en scène l’absurdité de la vie.
publié le 6 mars 2009 à 6h52
(mis à jour le 6 mars 2009 à 6h52)

Sur la lancée de 3 Cailloux, présenté cet été au Festival d'Avignon, le metteur en scène Didier Galas reprend le fil de l'œuvre de Witold Gombrowicz pour le dérouler un peu plus avant. Là encore, comme sur la scène du Sujet à vif en juillet dernier, acteurs et danseurs sont pareillement engagés. Les mots et la danse cheminent de concert sur les voies du paradoxe et de l'absurde propres au surréalisme de ce Polonais d'Argentine, toujours un peu décalé, que fut Gombrowicz.

Labyrinthe. Au côté du chorégraphe et danseur Sylvain Prunenec, que l'on sait prompt à s'aventurer, on retrouve l'acteur élastique Laurent Poitrenaux - le duo de 3 Cailloux -, la danseuse Edith Christoph, les acteurs Simon Bellouard et Fany Mary, souvent vus sur la scène de Galas. L'élan avec lequel ils se jettent dans la bataille (car bataille il y a) et la belle énergie collective qu'ils y mettent traduisent au plus près la vitalité d'un regard singulier sur le monde. Cet objet étrange qu'est le spectacle de Didier Galas - qui puise au Journal de Gombrowicz ainsi qu'à Cosmos, son dernier roman - ressemble à un jeu de labyrinthe où, quelle que soit la route que l'on emprunte, on finit toujours par buter sur une impasse ou une bifurcation inattendue.

Les interprètes nous ferrent avec des histoires à tiroirs auxquelles ils coupent court aussi soudainement qu’ils les avaient entreprises. A la manière dont Didier Galas nous embarque en préambule, un pied sur le