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Critique

«Ashes» joue avec le feu

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Danse. A Paris, le flamand Augustijnen insuffle la vie à des rescapés.
publié le 10 mars 2009 à 6h53
(mis à jour le 10 mars 2009 à 6h53)

Ashes - littéralement, «cendres» - s'ouvre sur une vision d'horreur. A peine les lumières éclairent-elles la scène du théâtre des Abbesses que les corps s'effondrent, comme des pantins dont les fils auraient été sectionnés. Le feu a déjà commis son œuvre, laissant les rescapés se tordre de douleur, asphyxiés, carbonisés. Image de douleur, de destruction, de mort. Mais du chaos émerge bientôt la possibilité d'une réinvention. Renouer avec un état originel, antérieur au mouvement même, pour créer une nouvelle forme d'expression corporelle. C'est le défi relevé par les interprètes de la création de Koen Augustijnen, chorégraphe flamand : Ashes, ou comment renaître de ses cendres.

Volcan. Pour composer le décor de la pièce, l'artiste visuel Jean Bernard Koenen s'est inspiré d'une photo du volcan Pinatubo, aux Philippines, saisi lors d'une éruption. Une grande structure s'offre ainsi à la vision du spectateur, sorte de jeu de construction sur lequel les huit danseurs évoluent. Des prises d'escalade permettent de rejoindre les différents niveaux, dont celui de l'orchestre. L'espace tout entier est alors à explorer. Les danseurs gagnent en hauteur, rebondissent sur un trampoline et se laissent glisser dans un conduit pour rejoindre le sol. Si jamais des percussions croisent leur chemin, ils ne se privent pas de frapper un grand coup. Et les frontières scéniques de s'abolir.

Tels des gamins dans une cour d’école dévastée, les danseurs forcent leur re