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Libération
Critique

Les volontés du «Prince» condamné

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Théâtre. Marie-José Malis fait le pari d’une mise en scène lente et exigeante de la pièce de Kleist.
publié le 10 mars 2009 à 6h53

Aquoi tient le charme du Prince de Hombourg, dans la mise en scène qu'en propose Marie-José Malis au théâtre Garonne de Toulouse ? A un mélange de rigueur et de fragilité ; on est certain que le spectacle sait où il va, mais pas tout à fait sûr qu'il parviendra au bout du chemin.

C’est une soirée longue - plus de trois heures - qui exige l’attention du public et passe pourtant sans effort. C’est aussi, pour Marie-José Malis et sa compagnie, la Llevantina, établies à Perpignan depuis plus de quinze ans, la confirmation, qu’elles ont bien fait d’insister.

La première image donne le ton. Assis sur un tabouret dans une semi-pénombre, le prince de Hombourg occupe seul le centre de la scène. Le décor, plancher de bois, petite estrade, évoque une salle des fêtes après la fête, avec ses guirlandes qui pendouillent et ses serpentins sommairement balayés. Côté jardin, derrière des vitres, les autres comédiens observent le prince en silence, appliquant en cela les indications de Kleist «[Ils] sortent sans bruit du château et le regardent du haut de la rampe.» (1) C'est un moment tout simple et très beau, qui ressemble à une invitation. De même que les personnages de la pièce «veillent» le prince en ses crises de somnambulisme, l'assistance est conviée au chevet du spectacle.

L’un et l’autre ne manquent pourtant pas de vigueur apparente. Hombourg (Victor Ponomarev) est un gaillard solide et maladroit, qui a du mal avec l’exercice de la responsabilité. Que faire ? Telle est la