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Critique

Nigloo et Branlo, «Augustes» au fond du trou

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Position. A la Fondation Cartier, un spectacle vu du haut d’un tonneau.
publié le 16 avril 2009 à 6h52
(mis à jour le 16 avril 2009 à 6h52)

Les clowns tragiques Nigloo et Branlo ont installé leur grand tonneau dans le jardin de la Fondation Cartier à Paris. Dans le cadre des Soirées Nomades, ils y présentent, pour une trentaine de spectateurs chaque soir, un spectacle qui tourne en France depuis quelques mois. Penchés au-dessus du tonneau, nous les regardons essayer de nous dire quelque chose, on ne sait pas très bien quoi et eux non plus, sans doute. Cela dure une heure quinze, avec de vrais moments de grâce, et aussi quelques tunnels qui laissent le temps de réfléchir à la misère des temps : avons-nous là-haut un horizon tellement plus large et plus dégagé qu’eux au fond de leur trou ?

Surplomb. Cofondateurs du Cirque Aligre, de Zingaro (Bartabas est passé dire bonsoir mardi), du Théâtre Krill et partenaires de nombreuses aventures théâtro-buissonnières, Branlo et Nigloo savent fabriquer plein d'arcs avec une seule corde. Augustes, après Coude à coude (1999) et Une Case provisoire (2004), est un mélange d'inventions visuelles, de musiques complexes et de textes avortés, tout cela racontant une multitude d'histoires tonnelières. Ou peut-être aucune.

Placer le public en surplomb est une belle idée, quand le spectacle s'articule dans toutes les dimensions de l'espace. Sans être courant, le procédé se répand : l'été dernier, le groupe Merci et le Cylindre Théâtre présentaient au festival d'Aurillac Europeana : une brève histoire du XXe siècle (texte