De rien, même pas d'une idée, d'un scénario ou de quelques notes dans un galepin, à 25 minutes de chorégraphie, le chemin est long pour un chorégraphe, surtout lorsqu'une journée ne suffit pas parfois à régler une seule minute de ballet. Pour sa première création pour le Ballet de l'Opéra de Paris, Emanuel Gat, né en 1969 en Israël de parents d'origine marocaine, est arrivé sans bagage et sans présupposé. Six semaines de travail non stop et surtout de concentration auront été nécessaires à la aboutissement de Hark!, une pièce pour quinze danseuses, sans support narratif. Concocté depuis le 17 mars dans le studio Yvette Chauviré du Palais Garnier, puis répété sur le plateau depuis le 20 avril, ce spectacle intégré dans un programme plus large avec des chorégraphies de Nacho Duato et d'Angelin Preljocaj, sera vu par 15 000 personnes au cours de 9 représentations. De la première rencontre avec Brigitte Lefèvre, directrice de la danse, à la première, plus de deux ans se seront écoulés. Le temps que chacun trouve sa juste place dans le dispositif du processus de création. Une organisation sans pareille qui garantit le succès d'une opération «à risque» puisque le chorégraphe n'avait jamais travaillé avec les danseurs du ballet et que son univers, sa gestuelle et sa technique sont tout autres que ceux de la classique maison.Parallèlement au répertoire, le Ballet de l'Opéra de Paris convie régulièrement des artistes «extérieurs» à signer des oeuvres contemporaines, spéciale
grand angle
«Ne le danse pas, fais-le !»
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publié le 12 mai 2009 à 6h51
(mis à jour le 12 mai 2009 à 6h51)
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