Voilà une discipline qu'il n'avait pas encore mêlé à son cirque : Plume s'attaque à la peinture. La troupe, qui fête son quart de siècle, présente depuis lundi son dernier-né au public montpelliérain du 23e Printemps des comédiens.
L'épopée commence sur une scène que meublent une toile retournée et un tableau : les Ménines, de Vélasquez. «A cause du texte que Foucault lui a consacré», précise Bernard Kudlak, metteur en scène, qui développe : «Accueillir le public avec cette œuvre, c'est une façon de dire : "Ce qu'on montre sur scène, c'est vous. Velasquez n'est-il pas en train de vous peindre?"»
Illuminé, le visage de l'infante semble veiller sur les mille spectateurs qui occupent les gradins du Cirque Plume. Le calme avant la tempête. Bernard Kudlak conçoit l'Atelier du peintre comme «un voyage dans l'imaginaire de l'artiste». Artiste peintre en l'occurrence, mais aussi sculpteur, tous deux partageant l'obsession de donner vie à l'œuvre.
Sangles. Sous le chapiteau jaune, s'éveille la Vénus au miroir de Vélasquez et s'anime la statue d'Apollon. Les Plumes, tantôt artistes, tantôt modèles, se succèdent dans des tableaux profondément mélancoliques, ou irrésistiblement drôles. Au-delà de son atelier, le public se retrouve invité dans l'esprit même du peintre. Ainsi passe-t-on de l'oisiveté, source d'inspiration, à l'ivresse et la souffrance, dans un numéro de sangles aériennes d'Antoine Nicaud à cou