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Libération
Critique

Israel Galván, le flamenco galvanisé

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Festival. A Montpellier, solo foudroyant du danseur sévillan.
(DR)
publié le 29 juin 2009 à 6h52
(mis à jour le 29 juin 2009 à 6h52)

Montpellier Danse a déjà une longue histoire avec le flamenco. On se souvient d'un spectacle hors du commun proposé par Antonio Canales, aujourd'hui disparu de la scène française et c'est bien dommage. En 2007, Israel Galván amenait de Séville où il réside, Arena, spectacle sur la tauromachie et ses figures. Dans une autre pièce, La Edad de Oro, il rendait hommage au flamenco, de Vicente Escudero à Carmen Amaya.

Car il ne rénove pas le genre, il le refonde. Son coéquipier, directeur artistique et dramaturge, historien et connaisseur du flamenco, n'est pas pour rien dans la tenue des œuvres présentées. Retour à l'histoire et ténacité dans l'invention. La danse d'Israël Galván travaille non-stop depuis son enfance, bercée par la lecture de la Bible le matin et les planches le soir. Son père et sa mère étaient du métier. Le métier du bois sur lequel les pieds se posent pour faire entendre le chant profond. Dans son nouveau spectacle créé à Séville en Espagne, et en France à Montpellier, El Final de este estado de cosas, Redux, le plancher est soumis à rude épreuve, éventré comme sous le choc d'un tsunami. Galván danse comme s'il voulait annoncer une réconciliation, une force tellurique nouvelle, imminente. Au finale, autre séquence phare du spectacle, il s'épuise sur le plus petit tablao du monde, son propre cercueil qu'il piétine avec ses sabots de cheval, avant de se lover, comme un mort vivant dans sa boîte de pin.

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